From the Ground Up: Civil Society and the Ministry of Justice Join Forces in Burkina Faso

Texte ci-dessous en français.
In Burkina Faso, where conflict and displacement have placed immense pressure on public institutions, a quiet shift is underway in how justice can be made more accessible to ordinary people. Rather than focusing solely on expanding formal systems, national actors are working together to deliver legal information and services in ways that are rooted in communities. 

At the centre of this shift is a new platform for dialogue between civil society organisations (CSOs) and the Ministry of Justice. With behind-the-scenes support from HiiL, this platform has helped build trust and coordination between the organisations doing frontline justice work and the government institutions shaping national policy. It is now complemented by a co-developed legal information website, Justice-Sira.bf, which is maintained and hosted by the Ministry’s own IT department. Together, these initiatives show what people-centred justice looks like in practice: locally led, cost-effective and designed to last.

A new space for collaboration

When HiiL resumed its work in Burkina Faso, its first step was to listen. Consultations with CSOs, donors and government stakeholders revealed a striking gap: the Ministry of Justice had almost no formal links with national organisations doing critical justice work. Legal clinics, paralegal assistance and community outreach led by CSOs were often left out of official reports and planning. HiiL helped bring these national organisations together to explore ways to coordinate, learn from one another and amplify their impact. Through a detailed mapping exercise and a shared event on people-centred justice, a new coordination platform began to take shape. The Ministry of Justice initially joined as an observer, but quickly saw the value of the space. Over time, the informal gatherings evolved into a formal mechanism for dialogue—le Cadre Permanent de Concertation (CPC)—established by ministerial decree in May 2025.

HiiL has remained in the background throughout, advising on agenda development, offering data and analysis and funding the logistics of early meetings. Importantly, CSOs helped shape the terms of the platform themselves, and are now co-defining the issues they wish to raise with the government. The Ministry, in turn, is using the CPC as a channel to better understand community priorities and inform new laws and policies.

One website, many voices

In parallel, four CSOs supported through HiiL’s Justice Accelerator had each planned to develop digital tools to address justice needs. When they realised they were working toward similar goals, they proposed joining forces. The idea was simple: instead of building separate tools, why not create a single national website that could help anyone in Burkina Faso find legal information? The Ministry immediately stepped up. It presided over a joint technical committee, mobilised developers from its Directorate of IT Services and worked with CSOs to build the site content.

Within four months and at minimal cost, Justice-Sira.bf was launched. The platform now provides clear information on legal aid services, complaint procedures and citizens’ rights. Future enhancements—including offline access, local language support and chatbot integration—are already being planned through the same inclusive process. All updates are coordinated through the CPC, anchoring the site in the broader governance structure it grew out of. The official launch in June 2025 was attended by the embassies of Germany and the Netherlands, both of which expressed strong interest in the platform’s potential. That interest is well placed. The site is not a donor-branded product or a one-off project. It is a national resource—owned by the Ministry of Justice and developed jointly with civil society—that can be adapted, funded and improved by any future partner.

According to Marie Duprez, HiiL country manager in Burkina Faso: 

‘’The success of Justice-Sira.bf is not measured by HiiL’s visibility, but by its absence. This is not a HiiL platform—and that is the point. It is a national solution, created and maintained by the people and institutions who will carry it forward.’’ 

The Burkina Faso experience shows how civil society can play a key role in the push for people-centred justice. Other coordination groups in the country focus largely on formal institutions. In contrast, the CPC has created space for those who are embedded in communities and directly in touch with people’s legal needs.

For HiiL this way of working  – not leading from the front but to facilitate, advise and help connect the right actors – is key.  The dialogue platform and the website now operate with national leadership and commitment. HiiL remains available to provide data, share tools, and connect partners—but our goal is for these initiatives to thrive without us.

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À partir du terrain : La société civile et le Ministère de la Justice unissent leurs forces au Burkina Faso

Au Burkina Faso, où les conflits et les déplacements ont mis une pression considérable sur les institutions publiques, une transformation discrète mais significative est en cours dans la manière de rendre la justice plus accessible aux citoyen·ne·s. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’expansion des systèmes formels, les acteurs nationaux collaborent pour fournir des informations et des services juridiques ancrés dans les communautés.

Au cœur de ce changement se trouve une nouvelle plateforme de dialogue entre les organisations de la société civile (OSC) et le Ministère de la Justice. Avec un soutien en coulisses de HiiL, cette plateforme a permis d’établir un climat de confiance et une meilleure coordination entre les organisations de terrain et les institutions publiques chargées d’élaborer les politiques nationales. Elle est désormais complétée par un site web d’information juridique co-développé, Justice-Sira.bf, maintenu et hébergé par la direction informatique du Ministère. Ensemble, ces initiatives montrent à quoi ressemble une justice centrée sur les personnes : portée localement, rentable et pensée pour durer.

Un nouvel espace de collaboration

Lorsque HiiL a repris son travail au Burkina Faso, sa première étape a été d’écouter. Les consultations menées auprès des OSC, des bailleurs de fonds et des acteurs gouvernementaux ont révélé une lacune frappante : le Ministère de la Justice n’entretenait presque aucun lien formel avec les organisations nationales œuvrant en première ligne pour l’accès à la justice. Les cliniques juridiques, l’assistance parajuridique et les actions de sensibilisation communautaire dirigées par les OSC étaient souvent exclues des rapports et de la planification officiels. HiiL a contribué à réunir ces organisations pour réfléchir ensemble à des modes de coordination, d’apprentissage mutuel et de renforcement de leur impact. À travers une cartographie détaillée et un événement commun sur la justice centrée sur les personnes, une nouvelle plateforme de coordination a vu le jour. Le Ministère de la Justice y a d’abord participé en tant qu’observateur, avant de reconnaître rapidement la valeur de cet espace. Au fil du temps, ces échanges informels ont évolué en un mécanisme officiel de dialogue—le Cadre Permanent de Concertation (CPC)—créé par décret ministériel en mai 2025.

HiiL est resté en retrait tout au long du processus, apportant conseils, données, analyses et soutenant la logistique des premières rencontres. Point essentiel, les OSC ont participé à l’élaboration des modalités de la plateforme et définissent désormais les questions qu’elles souhaitent porter à l’attention des autorités. Le Ministère, quant à lui, utilise le CPC pour mieux comprendre les priorités des communautés et nourrir l’élaboration de lois et politiques publiques.

Un site web, une pluralité de voix

En parallèle, quatre OSC soutenues par l’Accélérateur de Justice de HiiL envisageaient chacune de créer un outil numérique pour répondre aux besoins en justice. Constatant qu’elles poursuivaient des objectifs similaires, elles ont proposé de joindre leurs efforts. L’idée était simple : plutôt que de créer plusieurs outils, pourquoi ne pas concevoir un site national unique capable de fournir des informations juridiques accessibles à toute la population ? Le Ministère a immédiatement répondu présent. Il a présidé un comité technique conjoint, mobilisé des développeurs de sa Direction des services informatiques, et travaillé avec les OSC pour construire le contenu du site. En quatre mois, et à un coût minimal, Justice-Sira.bf a été lancé.

Cette plateforme fournit aujourd’hui des informations claires sur les services d’aide juridictionnelle, les procédures de plainte et les droits des citoyen·ne·s. Des améliorations sont déjà en cours de développement via le même processus inclusif : accès hors ligne, traduction en langues locales, et intégration d’un chatbot. Toutes les mises à jour sont coordonnées à travers le CPC, ancrant le site dans la structure de gouvernance dont il est issu. Le lancement officiel, en juin 2025, a été marqué par la présence des ambassades d’Allemagne et des Pays-Bas, qui ont exprimé un vif intérêt pour le potentiel de la plateforme. Un intérêt bien fondé : il ne s’agit pas d’un produit estampillé par un bailleur de fonds, ni d’un projet ponctuel. C’est une ressource nationale—portée par le Ministère de la Justice et développée en collaboration avec la société civile—pouvant être adaptée, financée et améliorée par tout·e partenaire futur·e.

Selon Marie Duprez, cheffe de bureau de HiiL au Burkina Faso :

« Le succès de Justice-Sira.bf ne se mesure pas à la visibilité de HiiL, mais à son absence. Ce n’est pas une plateforme HiiL—et c’est justement cela qui fait sa force. C’est une solution nationale, créée et entretenue par les personnes et institutions qui la feront vivre. »

L’expérience du Burkina Faso démontre que la société civile peut jouer un rôle clé dans la promotion d’une justice centrée sur les personnes. D’autres cadres de coordination dans le pays se concentrent principalement sur les institutions formelles. À l’inverse, le CPC a créé un espace pour celles et ceux qui sont ancré·e·s dans les communautés et en contact direct avec les besoins juridiques des populations.

Pour HiiL, cette manière de travailler—ne pas être en première ligne, mais faciliter, conseiller et connecter les bons acteurs—est essentielle. La plateforme de dialogue et le site web fonctionnent désormais sous leadership national, avec un engagement local fort. HiiL reste disponible pour fournir des données, partager des outils et connecter des partenaires—mais notre objectif est que ces initiatives prospèrent sans nous.